Il se définit, lui-même, comme un adepte du Vohou Vohou raffine. Phicault Elie Koffi Kouamé est un artiste-peintre ivoirien reconnu comme l’un des meilleurs de sa génération. Lors de la 5e édition de la Foire internationale de l’art contemporain d’Abidjan, les 1er et 2 aout derniers au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, son stand a attiré l’attention de plus d’un. Ses œuvres abordent surtout des thèmes variés, touchant à la vie sociale. Elles sont souvent décrites comme non-agressives et agréables à contempler. La rédaction d’africanartists.ci vous invite à découvrir, l’univers de l’artiste-peintre ivoirien, Phicault, le Grand Maître du Pkitipkli.

Né dans l’Art
Phicault Elie Koffi Kouamé a vu le jour le 29 avril 1964 dans la sous-préfecture d’Akproabo, dans la région du Gbêkê au centre de la Côte d’Ivoire. Dès le départ, le petit Phicault faisait déjà preuve d’une aptitude naturelle au dessin. Il s’exerçait dans le sable mouvant de son village. Après un parcours secondaire remarque, il poursuit ses études en intégrant l’École Nationale Supérieure (ENS) à l’Université d’Abidjan d’où il obtient une maîtrise en Arts plastiques. Phicault va exercer comme professeur d’Arts plastiques avant d’être titulaire d’un Diplôme d’Étude Supérieur des Arts Plastiques (DESAP) des Beaux-Arts d’Abidjan. Ses œuvres abordent des thèmes variés, touchant à la vie sociale. Il a notamment consacré une exposition sur le thème de la paix, qu’il considère comme une source de développement. Il est d’ailleurs surnommé le “peintre de la paix” en raison de la symbolique de ses créations.

« Depuis l’âge de 5 ans, je dessinais sur le sable mouvant d’Akproabo mon village. Après, c’est un petit carnet dans lequel je dessinais tout. En 1978, je dessine mon père et ma mère sur le mur dans le salon avec de l’argile de la Termitière. Au début, je ne faisais qu’uniquement des portraits jusqu’en 1993. Et arrivé aux Beaux-Arts, je commence avec les paysages et les natures mortes. En 1996, j’expose avec beaucoup d’audace L’hôtel Ivoire intercontinental et un an plus tard, j’expose encore à l’hôtel Ivoire. Tous les medias furent enflammées et je m’emparai de la télévision ivoirienne pendant au moins dix ans pour faire la promotion des arts plastiques », nous a révélé l’artiste-peintre ivoirien Phicault.

Le Grand Maître du « Pkitipkli »
Le style de l’artiste Phicault Elie Koffi Kouamé se définit comme un adepte du “Vohou-raffiné“. En réalité, c’est une variation du mouvement artistique ivoirien Vohou-Vohou. Pendant que ce mouvement utilise des matériaux sauvages, crus et brutaux, Phicault y apporte une touche plus subtile en utilisant la peinture à l’huile, le collage, et des éléments culturels ivoiriens comme le pagne Kita, le Bogolan, les cauris et les perles. Ses œuvres sont souvent décrites comme non-agressives et agréables à contempler. Cette démarche artistique le conduit tout droit vers le « Kpitipkli ».

« Je pars de rien, pas de modèle, mais j’attends le surgissement d’une œuvre originale qui surprend dans l’espace plastique. J’effectue des collages ou des jeux de couleurs et l’image surgit des mélanges, des effacements. Toute la technique est partie du Vohou-Vohou. Dans le souci de créer un Vohou-Vohou propre et captivant, pouvant être exposé partout, je fais de la recherche de couleurs harmonieuses. Et finalement, cette démarche artistique me permet d’aboutir au “Pkitipkli”, qui signifie “la grande surprise” de par des œuvres esthétiques et extraordinaires. Ainsi, je suis devenu officiellement le “Maître du Kpitikpli”, c’est-à-dire l’artiste qui provoque la surprise », a ajouté Elie Phicault Koffi Kouamé.

Il est important de rappeler que Phicault est considéré comme l’un des grands artistes-peintres de Côte d’Ivoire. Son talent et son travail lui ont valu plusieurs prix, dont celui de meilleur plasticien au BURIDA SUMMUM 2010. Il est également apprécié par la présidence de la République et le ministère des Affaires étrangères, ses œuvres ayant été offertes à des personnalités du monde entier. Il a également occupé des fonctions importantes dans le milieu artistique, notamment comme président de l’association ART’IVOIRE.
Christian Boli