Entrepreneure sociale à la vision affirmée, Ange Eric Zabo Kouassi incarne une nouvelle génération de femmes leaders engagées pour le bien-être collectif. Fondatrice de l’Association Shekina, cette franco-ivoirienne multiplie les initiatives caritatives en faveur des veuves, orphelins, femmes et jeunes en Côte d’Ivoire. Conférencière et coach en développement personnel, elle revient dans cet entretien exclusif sur son parcours, ses réalisations, sa vision du social en Afrique et les grandes ambitions qu’elle nourrit pour les années à venir.
Présentez-vous (Nom et prénom, situation matrimoniale, diplômes, profession, lieu de naissance, lieu de résidence etc…)
Je suis Ange Eric Zabo Kouassi, je suis entrepreneure sociale, présidente fondatrice de l’ONG qu’on appelle l’association Shekina, consultante en gestion de projet et experte en communication. Je suis aussi présidente de la Farci (la fédération des associations pour le rayonnement de la Cote d’Ivoire). Je suis mariée et mère d’une petite fille de 9 ans qui s’appelle Shekina, je suis née en Côte d’ivoire dans la sympathique, commune de Gagnoa. Je réside en France dans le département des Yvelines. Je suis conférencière, coach en développement personnel et motivatrice. Je suis ivoirienne d’origine et de nationalité Française aussi.
Depuis quand est née l’association Shekina et quelles ont été les réelles motivations qui ont suscité la mise sur pied de cette association ?
L’Association Shekina, une ONG caritative française créée en 2016 en France afin d’apporter un plus à l’humanité. Elle a pour objet d’aider les plus nécessiteux, en particulier les veuves et les orphelins. L’Association Shekina est aussi porteuse de plusieurs projets dans le domaine de l’éducation, l’agriculture, l’Entrepreneuriat, Santé, le Développement durable et l’Autonomisation de la femme. Les motivations qui ont suscité la création de cette structure sont d’apporter un plus à l’humanité et soutenir les plus démunis.
Quelles sont les activités et surtout actions fortes que vous avez effectué depuis votre création ?
En 9 ans, l’Association Shekina a réalisé plusieurs projets dans 10 régions de la Côte d’Ivoire (Kabadougou, Boukani, Haut Sassandra, Cavally, Région des lagunes, Gbeke, Guemon, Nawa, Bagoue,Gontougo ) grâce à ses partenaires et bailleurs de fonds. Parmi ces projets, on peut citer entre autres :
- 25 centres de santé électrifiés
- 10000 repas offerts en cantine scolaire/an
- 100 femmes autonomisées dans un projet agriculture et transformation
- 100 jeunes réinsérés par la production de charbon écologique.
Nous sommes aussi promoteur du premier festival qui célèbre la charité en Côte d’ivoire, le FESTICHARITE. Il sera à sa troisième édition du 12 au 16 Aout 2025 et nous permet chaque année de collecter des dons pour les veuves et les orphelins et surtout célébrer les acteurs de la charité en Côte d’ivoire.
Quel bilan à ce stade de vos activités ?
A ce stade le bilan est positif même si on est conscient qu’on peut faire mieux pour le bien être des démunis et des populations que nous assistons. Si nous avions plus de financements, nous aurions fait mieux. Mais , nous croyons en un avenir meilleur.
Quelles sont aujourd’hui vos objectifs en tant que présidente de l’association Shekina ?
Mes objectifs sont de mener plus de projets pour les femmes, enfants et les jeunes en Côte d’ivoire, mener des projets dans les 31 régions de Cote d’ivoire et aller au-delà des frontières ivoiriennes pour apporter du développement.
Quels sont vos projets à court terme (pour l’année 2025) et à long terme ?
Concernant les projets à court terme, nous prévoyons l’électrification de plus de 100 maternités en Côte d’Ivoire, des projets d’autonomisation de la femme selon la cartographie et la spécificité de chaque région et secteurs d’activité, des projets d’éducation et de réinsertion des jeunes et bien d’autres.
Quel est le regard que vous portez sur l’état actuel du social en Côte d’Ivoire et quel est votre apport au cas où vous décrié des tares ?
Le social a besoin d’un nouveau souffle en Côte d’ivoire. Les ONG poussent comme des champignons sans réel suivi. Il n’y a pas de réelle politique de social dans les ministères. Ici en France, à partir d’un certain montant, les entreprises cèdent un pourcentage aux œuvres humanitaires et cela est représenté sous forme de réduction d’impôts pour l’entreprise ; c’est une manière d’aider les partenaires associatifs. Cela n’existe pas dans nos contrées. Chaque pays, chaque conseil régional lance des appels à projets pour financer et des projets humanitaires. Ce sont des mesures à prendre dans nos pays africains. C’est entièrement possible dans nos pays pour mener plus d’actions humanitaires . Lla formation des Acteurs associatifs et humanitaires est aussi un grand pan . Il faut former les Ong et associations , les former a la gestion et au montage de projets pour s’aligner aux normes de développement durable, j’allais dire aux normes internationales. Il faut leur donner les rudiments pour être plus efficaces dans leurs domaines et régions respectives. Et nous le faisons en France comme en Côte d’ivoire. Chaque année a l’occasion du Festicharité, nous formons au moins 200 associations et ong à la chose humanitaire , à la gestion des projets etc. En France , par le biais de la Farci ( Fédération des associations pour le rayonnement de la Cote d’Ivoire) , nous faisons des ateliers montages projet afin que les partenaires associatifs de la diaspora ne restent pas en marge des financements existants sur le territoire français et partout dans le monde. C’est notre cheval de bataille et nous y arriverons avec le soutien de tous . Je voudrais faire une lucarne pour remercier l’ambassadeur Maurice Bandaman qui soutient nos actions en France.
Avez-vous un message particulier à ces jeunes qui envisagent se lancer dans la même direction que vous ?
Je peux dire aux jeunes de se former, aimer le travail et accepter les petits commencements et être persévérant. Il faut de bâtir un moral, une carapace et ne pas avoir peur d’affronter les défis. C’est très formateur les challenges, il faut croire en soi. Aujourd’hui, nous menons de gros projets mais avant cela on a galéré. On a eu nos petits commencements et aujourd’hui les portes sont ouvertes. Qu’ils apprennent à partir de 0 pour réussir. Je veux dire aux jeunes que « tout est possible à celui qui croit ». Seul le travail paie et faire les œuvres humanitaires et la charité est une grande bénédiction.
Comment voyez-vous l’association Shekina dans 10 voire 20 ans ?
Dans 10, l’association Shekina, c’est plusieurs orphelinats, centres d’accueil de jeunes filles, centres sociaux et centres de formation et d’autonomisation pour les femmes et les jeunes dans plusieurs régions et pays. Dans 10 ans ou 20 ans, ce sont des millions de bénéficiaires dans le monde grâce à nos projets, c’est l’Afrique visitée par nos projets, des écoles construites, des centres de santé bâtis, des milliers de femmes autonomisées.
Votre mot de fin
Très ravie de cette interview qui me donne l’occasion de m’exprimer, parlé de ma vision, de mes activités, en un mot de mon œuvre. Je souhaite dire grand merci à mes collaborateurs Diane Bouabre, Alain Agnero, Danielle Bohui Zabo, Ludivine Assa, Laurent Zakro qui nous a quitté il y a 2 mois, Beverly Loba et tous les autres qui croient en cette vision et qui la portent fièrement. Puisse l’Eternel qui nous a secouru jusqu’ici nous aide à faire mieux, avoir plus de financements, plus de bras valides pour mener à bien l’œuvre de charité que le bon Dieu nous a confié.
CB