En ce début de mois de novembre Africanartists a une pensée à l’endroit de tous ces artistes qui ne sont plus des nôtres particulièrement, Franck Fanny, artiste-photographe disparu au mois de juillet. Nous avons aussi l’esprit ‘’vert’’ en faveur de la cause environnementale et de la lutte contre le changement climatique au cœur des débats actuels partout dans le monde via la Cop26 qui se déroule en ce moment à Glasgow.

Cette semaine l’Art et Nous se penche sur les efforts effectués par nos artistes-visuels pour freiner les conséquences du changement climatique sur notre environnement. Il est important de souligner que de nos jours les mouvements ou initiatives pour le climat naissent davantage, partout dans le monde. On ne peut parler de cette lutte sans penser à la jeune militante écologiste norvégienne Greta Thunberg, à l’accord de Paris de 2015 ou encore à l’Arabie Saoudite, l’un des plus gros pollueurs, qui décidait le samedi 24 octobre de réduire sa production en CO2. Le même jour en Afrique, l’on a assisté à la marche des Femmes au Sénégal pour dénoncer l’injustice climatique sans oublier qu’en Côte d’Ivoire le Programme National de Changement Climatique en partenariat avec le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) multiplie des formations pour sensibiliser les citoyens sur la question.

  • Les artistes-visuels ne sont pas en marge des initiatives pour la protection de notre environnement.

Aristide Kouamé : Artiste Ecolo

La Cote d’Ivoire possède une superficie supplémentaire de 14660 km² d’espace territorial sur l’Océan Atlantique. Ce grand patrimoine naturel a pour autant besoin d’être entretenu et sauvegarder. Nos plages suscitent beaucoup d’intérêt auprès des populations jeunes, adultes ou enfants. Pris d’assaut les week-ends par ces populations, ceux-ci posent parfois des actions néfastes qui à la survie de cet environnement. Déchets plastiques ou ordures ménagers, restes de repas, excréments d’animaux et mêmes d’humains envahissent les plages. Aristide Kouamé,  jeune artiste peintre formé à l’Ecole Supérieure d’Arts plastiques, d’Architecture et du Design (ESAPAD) d’Abidjan et professeur d’arts-plastiques a depuis l’année passée d’être un acteur de lutte pour la sauvegarde et l’entretien de l’environnement. Sa démarche trouve écho dans le recyclage de la tong dont il se sert pour produire ses œuvres. Ce natif d’Abidjan ne cesse de prendre soin des cotes maritimes bordant sa ville natale par sa pratique c’est un réel ambassadeur de l’environnement qui essaye de prendre soin du littoral à sa manière.

De ces portraits de personnages influents de ce monde à ces visages d’enfants, il est parfois difficile de reconnaitre ces tongs complètement transformées par l’artiste écolo. La tong, communément appelée à Abidjan « « Tapette de douche ou Zénith », est une sandale de douche en plastique qui après usage se retrouve sur les plages par le canal des eaux usées ou de pluie dans les caniveaux.  Aristide Koffi Kouamé s’approprie ces supports qu’ils transfigurer en œuvre d’art. Une sorte de « transfiguration du banal » propre au philosophe allemand Walter Benjamin. Des objets sans vie retrouve une seconde vie voire devienne des œuvres chez Kouamé Koffi Aristide.  Chaque réalisation est un appel à la prise de conscience, une sensibilisation des populations à la sauvegarde d’un bien commun : l’environnement. Mais l’artiste seul ne peut mener ce combat d’où le soutien de l’Etat à travers la prise de grandes décisions. Notons qu’à chaque seconde, 100 tonnes de déchets sur les 4 milliards produites annuellement finissent en mer et ces déchets sont en grande partie constitués de matière plastique qui contribuent à la contamination des eaux.

Mounou Désiré Koffi recycle les déchets électroniques

Il fait partie de cette jeunesse africaine créative et porteuse d’idée novatrice.

Aujourd’hui, Mounou Désiré Koffi connaît un succès dans l’art-visuel grâce à sa technique, qui lui a permis d’exposer son travail hors des frontières d’Abidjan, à Bruxelles, Paris et Marrakech et de jouir d’une belle visibilité médiatique. Le travail de l’artiste défend bel et bien des causes environnementales.

 

Du haut de son atelier situé au-dessus de son appartement à Bingerville le jeune Mounou n’a aucune retenue quand il s’agit de descendre dans les rues ou chez des particuliers pour recycler de vieux claviers ou écrans de téléphones. L’avènement des NTIC a certes été bénéfique pour l’humanité mais il convient de souligner que cette technologie a laissé place à des « « tsunami de déchets électroniques » » selon Adhanom G. (DG de l’OMS) que l’on retrouve un peu partout dans nos Etats.  Face à ces déchets, l’on s’expose à des produits chimiques, parfois très toxiques comme l’a souligné un article publié par l’OMS. On relève dans cet article que le mercure et le plomb contenu dans ces déchets électroniques euvent réduire les capacités intellectuelles des enfants qui y sont exposés.

 

Tout comme Aristide K, Mounou, lauréat des Awards de la ville durable (Entrepreneur vert 2021) mène le combat du côté de l’électronique en redonnant vie à ces claviers de téléphone.

A peine entrée sur la scène Sebaibly Sea Othiniel ne manque pas d’afficher son mécontentement de l’état de notre environnement. Plasticien fraichement titulaire d’un master en peinture à l’Ecole Supérieure des Arts-Plastiques de l’Architecture et du Design, Sebaibly est un artiste qui milite en faveur de l’environnement à travers une série d’œuvres réalisée en 2021. Cette fois pas de matériaux recyclés, il s’agit plutôt de la peinture classique dont les sujets traités mettent en scène la dégradation de notre environnement. A travers des plis et des toiles presque totalement froissées qui mettent en valeur des paysages déformés, l’artiste tente de parfaire son style et de se faire une place sur la scène artistique ivoirienne.

En effet, ces plis sont juste une manière pour l’artiste de montrer combien de fois notre environnement se dégrade, se détruit sous l’effet de nos mauvaises actions. Ce jeune artiste mérite des encouragements pour cet engagement vis-à-vis de notre société. Le congolais Cheri Samba reste le pionnier dans ce combat vis à vis de la protection de dame nature.  L’œuvre de l’artiste le plus coté de toute l’Afrique francophone est une interpellation sur nos manières de traiter dame nature. Et Cheri Samba indexe l’humanité entière.  Cette grande figure des artsvisuels est un exemple à suivre ainsi que Mounou, Aristide K et Sebaibly. Il est temps de prendre conscience sur les dangers liés au changement climatique ; limiter l’usage de la climatisation en été que vous soyez en voiture où dans vos maisons, privilégier  les ampoules LED qui consomment 80 pourcent d’électricité en moins que les ampoules classique et utiliser davantage les engrais naturels comme les coquilles d’œufs et la peau de banane pour nos jardins ; chère lecteurs/trice voici là quelques gestes simples mais très écologique pour prendre soin de notre planète.

Portez vous bien à très bientôt