Africanartist : Bonjour Seba. La rédaction d’ African Artists tient à te remercier pour avoir accepté notre invitation.

Seba : Bonjour, je suis également touché par cette marque d’attention ; je vous en remercie

Afa : Sans plus tarder, commençons notre entrevue par cette question :

Quand commence exactement ton aventure avec les arts plastiques ?

Seba : Pour dire vrai, tout a commencé réellement quand j’ai été admis au concours d’entrée à l’École Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan (actuelle ESAPAD) ; c’était en 2016. A noter qu’en 2014 j’avais échoué à ce concours et cela ne m’a point freiné ; la seconde fois a été la bonne. C’est comme ça que tout est parti.

Afa : Tout commence donc en 2016… Néanmoins nous sommes curieux de savoir ce qui t’a poussé à vouloir embrasser cette vie artistique ?

Seba : Dans la ville de Soubré, où j’ai fait mon second cycle j’ai été motivé par mon professeur d’arts plastiques, M Mobio Jean Brice avec qui nous avons réalisé en 2012, pour la première fois, des fresques dans notre Établissement, le lycée Moderne BERNARD ZADI ZAOUROU qui visibles jusqu’à présent sur les murs du Lycée. Ça été un moment de découverte et de partage qui a provoqué le déclic en moi. C’est ainsi que ma passion pour la peinture est née. Ce fait là venait de booster les choses en moi et m’a permis de transformer cette passion en vocation. À la sortie de là j’ai décidé d’intégrer les Beaux-arts pour réaliser ce rêve de devenir artiste.

Afa : A tes débuts y a-t-il des artistes qui t’ont influencé ?

Seba : Parlant d’influence, je peux citer Konan Pascal de par son incroyable capacité à se renouveler, aussi Yeanzi surtout pour ses graphismes et Philip Barlow un plasticien Sud-Africain pour ses flous qu’il réalisait avec de la peinture à l’huile. En effet, c’est une symbiose, un mixage de ces 3 artistes là que j’ai voulu créer dans mon travail. Sans oublier qu’au départ j’avais opté pour le style de Soro Pehouet, je peignais donc au couteau ; mais vu qu’il était maitre en la matière j’ai voulu me démarquer pour créer mon propre style en me servant de ces 3 artistes là.

Afa : Parlons à présent de ton travail, Seba en quelques mots de quoi parle ton art ?

Seba : En gros dans mon travail, il est question de vil, c’est-à-dire de ce que l’on méprise en société mais qui dur dans le temps. Particulièrement je me suis axé sur les bâtiments car c’est pour moi, une manière de décrire l’environnement où j’ai résidé. A mon arrivée à Abidjan, j’ai habité dans un bidonville qu’on surnomme Colombie situé aux 2 plateaux (Cocody). Au départ mes peintures sont intervenues comme des cris de cœur vu cette précarité dans laquelle on a vécu mais cela ne m’a empêché guère de peindre avec de belles couleurs pour monter cette joie de vivre ensemble, ponctuée surtout d’une solidarité entre les habitants de mon ancien quartier.

Afa : Comment trouves-tu l’inspiration pour tes travaux ?

Seba : Je m’inspire beaucoup de mes promenades en ville et de l’architecture qui s’y trouve. Il faut dire que j’observe beaucoup tout ce qui m’entoure et c’est de là que je tire mon inspiration.

Afa : Nous sommes certes encore dans les débuts de ta carrière mais jusqu’ici quelle est la plus belle expérience que Seba ait vécu ?

Seba : La plus belle expérience pour moi, c’est l’encadrement particulier, le suivi de mes professeurs à l’école des Beaux-arts. Cela été pour nous alors étudiants une chance de bénéficier d’un tel suivi rigoureux qui ne se limitait pas qu’à l’école. Nous avons senti le dévouement des professeurs surtout Konan-Pascal et Yéanzi qui faisaient venir souvent des artistes-peintres pour des échanges. Je termine en soulignant que ce genre d’encadrement a été nouveau et que nous avons été les premiers étudiants à en profiter. Cela m’a vraiment donné l’envie de continuer et à booster mon travail.

Afa : Pour toi c’est quoi être un artiste complet ?

Seba : En vérité, un artiste complet c’est celui-là qui fait passer son message avant la vente. Celui-là qui ne peint pas ce qu’il vend, mais qui vend ce qu’il peint.

Afa : Seba a-t-il un rêve particulier qu’il veut voir réaliser ?

Seba : Sincèrement mon rêve c’est de faire plus que mes maîtres.

Afa : Nous sommes donc impatients de voir l’élève dépasser les maitres…

Nous sommes à la fin de notre échange AfricanArtists a été ravi de partager ces instants avec toi il est maintenant temps que tu nous donnes ton mot de fin.

Seba : Merci à AfricanArtists pour cette lucarne qu’elle offre aux jeunes plasticiens que nous sommes. J’espère d’ici évoluer dans mes travaux et gagner ma place sur la scène Ivoirienne des arts contemporains.

Afa : Merci et bon vent à toi l’artiste.